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Smart City : de l’agora à la ville connectée

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Smart City : de l’agora à la ville connectée

Le concept de Ville intelligente ou Smart City désigne les villes qui utilisent les technologies de l’information et de la communication pour améliorer la qualité de vie de leurs habitants. L’objectif : repenser l’harmonie de nos villes d’un point de vue économique, écologique et humain. Les citoyens sont au cœur des préoccupations quotidiennes. Les nouvelles technologies sont des leviers indispensables pour tendre dans cette direction.

Afin d’éclairer cette vision de la ville connectée aux technologies, à l’humain et à la nature, nous vous proposons une série d’articles sur le sujet.

Dans celui-ci, nous nous interrogerons sur les débuts de la ville : de l’agora, en passant par le village monde jusqu’à la Smart City.

L’agora : le coeur de nos villes

Pendant l’Antiquité, ce qu’on appelait l’agora était le centre de la cité. Elle réunissait tous les aspects politiques, religieux et commerciaux. A tel point que son absence marquait pour Aristote un trait de barbarie. C’était donc un lieu au centre de la ville définit comme le point névralgique, où se créer les interactions entre les habitants de la ville. Cette agora correspond à ce qu’on a retrouve aujourd’hui dans nos villes : les centres urbains.

A l’époque classique (5e et 4e siècles av. J.-C.), la vie politique de la Grèce antique accorde une grande place à la parole et au débat. C’est pourquoi, l’Agora constitue le noyau de la cité. Elle rythme sa vie sociale en accueillant la majorité des institutions politiques, des édifices religieux et des statues en l’honneur des héros de la cité. Dans ce lieu de vie, les citoyens se réunissent et débattent, certaines écoles de philosophie s’y développent. A cette époque, les citoyens étaient très impliqués dans la vie locale. Ils se préoccupaient plus des décisions prises à l’échelle de leur agora (politique interne) qu’à l’échelle de l’empire (politique globale).

Le travail de l’anthropologue Jean-Pierre Vernant a mis en lumière un principe très ancien sur l’architecture des villes. Les Grecs représentaient conjointement sur les façades de leurs bâtiments deux divinités : Hermès, dieu protecteur des voyageurs, et Hestia, déesse du foyer. Pour bien vivre, ils avaient besoin de les rassembler harmonieusement. On peut donc en conclure que la mobilité et le bien chez soi sont liés depuis toujours. Les voies de circulation doivent amener de façon fluide les habitants chez eux.

L’invention de la rue en Grèce au 6e siècle avant Jésus-Christ fut capitale. On a alors dessiné d’abord la trame de l’espace public, avant de le découper par lots. C’est aussi le principe de la ville haussmannienne. Une organisation qui donc nous est encore très familière.

Village global : une ouverture aux autres territoires

Avec le développement des technologies, nos relations humaines ont connu un grand changement. Elles se sont digitalisées, c’est-à-dire sont devenues virtuelles, dématérialisées. Elles ne se créent plus uniquement dans nos centres-villes, mais se développent et s’entretiennent à distance dans un autre village, celui du web et de la téléphonie.

Grâce à elles, nous pouvons rencontrer de nouvelles personnes ou retrouver des relations perdues de vue (réseaux sociaux) ou trouver des personnes avec les mêmes centres d’intérêts que nous (forums), etc. Ces outils redéfinissent nos frontières, beaucoup plus perméables à toutes interactions.

Se développe la notion de “village monde”. C’est une expression de Marshall McLuhan, tirée de son ouvrage The Medium is the Massage (1967), pour qualifier les effets de la mondialisation, des médias, des technologies de l’information et de la communication sur l’organisation de nos sociétés. Pour lui, ces nouvelles technologies amènent à une uniformisation des langues, des idées, de la culture. Le monde ne serait qu’un seul et même village, une seule et même communauté. Il déduit 3 grandes conséquences :

  • le développement d’une langue universelle
  • la prise de décisions grâce à une vitalité et une volonté d’actions collectives
  • la prise de conscience planétaire : préoccupations communes sur les ressources communes (écologie, faim, santé, paix politique) et sur la petitesse de la Terre (mouvements de pensées altermondialistes)

Pourtant, il met en garde sur un aspect : le respect de la différence. En effet, en adoptant des codes communs, une langue universelle, une culture uniformisée, nous pouvons en oublier la spécificité de chacun, constitutive de son identité. 

Nous nous ouvrons sur d’autres mondes et leurs préoccupations. Nous prenons conscience des avancées et des enjeux des autres territoires. A chacun de tirer profit de cette ouverture afin de nourrir les propres réflexions à une échelle plus locale. 

La notion de Smart City est alors une façon de renouer le concept d’agora avec celui de village monde.

Smart city : repositionner l’humain au coeur de vos villes

Le concept de Ville Intelligente, ou Smart City, désigne les villes qui utilisent les technologies de l’information et de la communication pour améliorer la qualité de vie de leurs habitants. Elles ont pris conscience des nouveaux enjeux politiques, sociétaux et environnementaux de nos sociétés. Ces villes ont la volonté d’agir pour leurs citoyens et l’environnement grâce à la technologie. Les habitants sont au cœur des préoccupations quotidiennes. La parole leur est aussi donnée pour entendre leurs besoins, leurs idées et leurs envies pour la ville.

L’Intelligence des Objets pour s’adapter aux réels besoins

Les Smart Cities utilisent aussi des dispositifs physiques connectés au réseau (l’Internet des Objets) pour optimiser l’efficacité des opérations et des services urbains. L’objectif est de proposer des services et de les améliorer en continue pour s’adapter aux réels besoins des citoyens. En pratique, c’est une zone urbaine qui utilise différents capteurs de collecte de données électroniques pour fournir des informations permettant de gérer efficacement des ressources. Ces données concernent des informations collectées auprès des citoyens (ils peuvent exprimer des besoins précis) et auprès de dispositifs mécaniques en place.

Les données sont ensuite traitées et analysées. Elles peuvent concerner les infrastructures physiques (hôpitaux, écoles,…), les installations urbaines (éclairages, bornes de recharges pour les voitures électriques), la mobilité (circulation et transport), le réseau d’énergies (centrales électriques, qualité de l’eau, gestion des déchets) et les informations démographiques.

La notion de durabilité est très importante. Selon Rudolf Giffinger, expert en recherche analytique sur le développement urbain et régional à l’université technologique de Vienne, les villes intelligentes peuvent être classées d’après six critères principaux :

  • l’économie
  • la mobilité
  • l’environnement
  • les habitants
  • leur mode de vie
  • l’administration

L’intermodalité : la mobilité intelligente

Pour devenir intelligente, les villes actuelles devront développer de nouveaux services performants dans tous les domaines. La question de la mobilité quotidienne est inévitable. L’un des objectifs de la ville de demain est de proposer des solutions complémentaires. Pour rendre l’expérience des administrés plus fluide, un système basé sur l’intermodalité permettre de visualiser les différents modes de transports (transport en commun, vélo, covoiturage). Il permettra de trouver son mode de déplacement et d’en combiner plusieurs. L’objectif est de réduire les émissions polluantes, tout en répondant aux différents besoins des citoyens (fluidifier le trafic, avoir le choix entre plusieurs solutions de mobilité, tarifs attractifs, etc).

L’énergie et la gestion des déchets pour un environnement sauvegardé

Pour prolonger leurs efforts sur la question environnementale, les villes devront s’attaquer à la gestion des déchets et à l’énergie. Cela consiste à réduire, voir éliminer, la production de déchets et mettre en place des systèmes de tri et de valorisation des déchets efficaces. Dans le domaine de l’énergie, les villes devront renforcer leur action en matière d’efficacité énergétique (par exemple, le développement de l’éclairage public à faible consommation) et devront mettre en place des systèmes de production locale d’énergie (panneaux solaires sur les toits des édifices, production d’électricité à partir des déchets, etc.).

Rendre la ville accessible à tous

Enfin, la question de l’urbanisme est aussi une priorité pour les villes intelligentes. Les prix élevés du marché de l’immobilier dans les centres-villes combinés à la disponibilité limitée rendent l’urbanisation actuelle complexe. En effet, l’étalement urbain – coûteux en espace, en équipements publics, en énergie – n’est plus possible. Il faut réinventer des formes urbaines qui donnent l’espace vital nécessaire à chacun, permettent des évolutions et favorisent le “vivre-ensemble”. Les bâtiments devront être plus intelligents afin de faciliter et améliorer la gestion de l’énergie, voire de réduire les consommations, mais aussi devront être accessibles pour tous les citoyens de la ville.

La Smart City est donc une ville aux enjeux multiples : écologique, économiques, humain. Basant une grande partie de ces projets sur les données, comment gérer la collecte à l’exploitation, en respectant la vie privée de ses habitants ? C’est ce que nous tenterons d’éclaircir dans notre prochain article sur la Ville Intelligente.

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