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Tour de France des mobilités – 3 questions à Jean Marc Zulesi

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Tour de France des mobilités – 3 questions à Jean Marc Zulesi

Karos continue son tour de France des mobilités. 3 ans après l’installation du Forfait Mobilité Durable (FMD), nous avons eu l’immense plaisir d’échanger avec Jean Marc Zulesi, Président de la Commission de développement durable et aménagement du territoire de l’Assemblée nationale.

L’occasion de revenir sur cet outil essentiel pour favoriser la mobilité durable en entreprise.

Karos : Le Forfait Mobilité Durable a fêté ses 3 ans. Si on regarde dans le rétroviseur, quel retour portez-vous sur l’utilisation qu’en ont fait les employeurs?

En tant que porteur de l’idée du Forfait Mobilité Durable, je suis très heureux car on constate que les employeurs se saisissent de cet outil. Selon le baromètre Forfait Mobilités Durables, nous avons deux employeurs privés sur cinq qui ont déployé le FMD. C’est une hausse significative de 12 points par rapport à 2021, et ce malgré l’émergence du télétravail qui limite les trajets domicile-travail.

Beaucoup d’employeurs nous ont d’ailleurs interpellé ces derniers temps sur l’injonction à développer le télétravail en même temps qu’ils déploient le FMD. Je pense que l’employeur, le collaborateur et la planète ont intérêt au développement conjoint des deux. 

Le deuxième aspect que je trouve intéressant, c’est l’augmentation du montant médian et moyen du forfait mobilité durable dans le secteur privé. Ce dernier était de 400€ et est passé à 434€ en 2022. Je reste très optimiste quant à l’avenir, ces chiffres sont de bon augure pour notre action de décarbonation des transports.

Les employeurs partenaires de Karos sur le covoiturage nous posent sans cesse des questions sur le Forfait Mobilité Durable. Pouvez-vous revenir sur les principaux amendements de cet été le concernant?

Je me permets de vous partager une histoire personnelle avec le Forfait Mobilité Durable. Avant d’être député, je travaillais dans une entreprise où nous avions un “challenge vélo”, initiative très appréciée par les collaborateurs. A cette époque, je m’étais toujours dit que le jour où je serai en capacité de prendre des décisions pour la France, je ferai une initiative autour des mobilités partagées.  

Suite à mon élection comme député en 2017, Élisabeth Borne me donne pour mission de travailler l’idée du forfait mobilité durable lors des assises nationales de la mobilité. A son arrivée, le Forfait Mobilité Durable n’était pas très ambitieux, plafonné à 400€ et limité au secteur privé. 

Par la suite, nous avons porté l’augmentation du plafond à 500€, et nous avons également élargi le champ d’application avec un volet réglementaire. Enfin, en début d’année 2022 nous avons été confrontés à une remarque juste : pour favoriser la multimodalité, il faut pouvoir cumuler à la fois le remboursement de l’abonnement de transport tout en ayant le forfait mobilité durable, sans avoir que l’employé ou l’employeur n’ait à choisir entre l’un ou l’autre. C’est pour cela que la proposition d’avoir un seuil à 800€ a été retenue.

J’ai bien conscience qu’il y a un sujet autour de l’indemnité kilométrique et son cumul avec les indemnités de covoiturage. Je ne dis pas que le forfait mobilité durable est génial ni parfait, mais je pense que l’on doit s’inscrire dans une logique d’amélioration continue. En effet, aujourd’hui seulement deux employeurs privés sur cinq utilisent ce dispositif, ce qui prouve que l’on a encore beaucoup de choses à améliorer. Il est nécessaire de travailler avec l’ensemble des acteurs (employeurs, opérateurs, usagers) pour arriver à donner beaucoup plus de lisibilité et de visibilité sur le cumul d’indemnités kilométriques avec celle du covoiturage de sorte à ce qu’on puisse avoir un véritable outil promotionnel du covoiturage.

Si l’on se projette, comment regardez-vous le rôle des employeurs, publics et privés, dans le changement des habitudes de mobilité ? 

Le rôle des employeurs est essentiel. Une partie significative des enjeux de décarbonation des transports réside dans les déplacements du quotidien entre le domicile et le travail, où la voiture est reine. Si l’on veut être en capacité d’embarquer l’ensemble de nos concitoyens, cela passe par une prise de conscience sur son lieu de travail. Pour cela il faut accompagner les employeurs privés mais également les collectivités territoriales, les services de l’État, à changer les habitudes de leurs collaborateurs.

Ce qu’il faut c’est qu’on puisse lever tous les freins financiers et réglementaires, par exemple celui évoqué plus tôt sur le cumul avec les indemnités kilométriques. Deuxièmement, il s’agit de montrer les effets bénéfiques d’une mobilité plus durable, à la fois sur la lutte contre le réchauffement climatique, l’amélioration du pouvoir d’achat, le bien être au travail. 

Cette notion de bien être au travail m’est chère, et la mobilité y est directement liée. Un trajet en covoiturage, en vélo, c’est parfois éteindre un peu la radio et ses informations anxiogènes, avoir un vrai sas de décompression avant ou après le travail. Même si cela peut paraître un peu anecdotique, cela participe du bien être des travailleurs français!

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